il n'en reste que des élans nostalgiques, des odeurs de draps mouillés, des pluies acides. il ne reste qu'une vieille amertume fripée par le temps. il ne reste rien. un arrière goût de clop au matin. j'en ai mal au coeur.
le détachement est chimérique.
il était une fois une princesse fêlée qui s'ennuyait à mourir dans son lointain royaume.
elle enfila sa robe rose et dansa sur le marais glacé.
des grains de pollen tombèrent du ciel embourbé.
le crépulscule masqua la blancheur.
un trou se forma dans son soulier ballerine.
yesterday was a good day. i've woke up with the morning light in my bed and someone in my white sheets. my body was so heavy. i've walk for a long time, listening to sufjan stevens and crying for flint.
i'ts the same outside. driving to the riverside. i pretend to cry. even if i cried alone. i forgot the start. use my hands to use my heart.
even if i died alone. i realized dying alone is the worst thing. my good feelings drop down. yesterday was a weird day. i wish i could eat hummus and sleep in the green, just like in the sigur ros video i saw.
il ne faudrait qu'un temps pour le lit et ses couvertures glacées, il en faudrait deux pour que quelqu'un s'y couche sans me toucher, et trois pour que mon coma éthylique m'étiole, il me faudrait quatre temps pour retrouver l'amour au matin, et cinq pour devenir cet arbre esseulé.
il me faudrait deux espaces pour te boire, et sept pour peinturer ton dos de vert emeraude.
boards of canada est ce qui m'arrive de mieux ces derniers temps. il y a aussi my body is a cage, avec E, on a exploré les sensations qu'elle nous procurait. je crois qu'on a trouvé le mot qui décrivait parfaitement la musique. poreux. oui. c'est lent et tellement texturé. avec des vagues de couleurs. j'ai aussi appris que j'étais vert. vert comme mon nouveau cd de boards. et comme la couleur de mon gazon en janvier. vert aussi comme toutes mes hallucinations. et nous sommes devenus des murs, et se faire rentrer dedans intensément serait la meilleure chose. des fois, je me dis que les sacs gonflables qui s'ouvrent au ralentit comme dans les films pourraient amortir tous mes chocs corporels musicaux. seulement, je ne veux jamais avoir d'accident parce que ces chocs qui me rentrent dans la peau, ils sont trop bons et puissants.
il y a deux nuits, j'ai fait une fièvre et je tremblais toute ma haine et il y avait des engourdissements jusque dans mes yeux. j'ai vu noir, et il y avait des points.
do you know what people did in the old days when they had a secret they didn't want to share? they'd climb a mountain... find a free...carve a hole in it... whisper the secret into the hole... and cover it up with mud. that way, nobody else would ever learn the secret.
2046.
petit matin et tralala.
j'ai pris une douche d'eau bouillante. avec le gant de crain, je me suis papier sablé la peau. et toute la crasse s'est écoulée et égoutée. dans le sablier il n'y avait plus de sable et le temps est mort. j'ai chanté des paroles inventées très fort, et je me suis mise à rire. j'ai compté les tuiles du bain. j'ai effacé mon vernis à ongle rose avec du dissolvant. je suis toute nue pour de vrai. dans la fenêtre, il y avait une buée si épaisse. et de l'autre côté, de la neige en suspension. c'est l'hiver et je suis heureuse.
café noir et brouhaha.
j'étais terrée dans un petit gouffre douillet et il a neigé sur mes paupières engourdies
- elle n'effacera rien cette éblouissante neige blanche
- mais si, dans quelques minutes, mes pas seront perdus
regarde, la pluie de fleurs bleues sur mes amours névrosés
bientôt la neige recouvrira les abat-jours pleureurs
merde, j'ai la figure tapissé de plis de draps
amen.
les discussions avec E. crise d'angoise. une soirée a boire. achèvement d'un roman. panique. le temps qui passe. l'orage en décembre. les rides de maman. la pluie et le ciel blanc.
tout est si désordonné autour de moi. et à l'intérieur aussi. j'aimerais aimer à nouveau.
E. m'a fait réaliser un tat de trucs sur le temps qui passe. et sur la vérité. et la nature des choses. et l'impuissance face à la vie. je voudrais tout effacer avec une brosse à dent et de l'encre de chine. ça ferait un sale gâchis et je rirais.
je veux redevenir cette princesse fêlée qui rêvait d'être grande. seulement, je ne veux plus être grande. je veux rester petite et jouer dans le marais derrière chez grand papa. et aussi manger des sucreries à en avoir mal au ventre. et courir sans savoir où aller.
l'orage a fait trembler les vitres. je ne peux plus manger la neige et tirer la langue aux flocons.
